Pensée Profonde #4

Publié le par Mary'z family

Attention, ici çà décoiffe !!!!

Mais elles sont où ???

« Ni vierges, ni soumises » en voilà tout un programme ! Pourquoi avons-nous encore besoin de brandir ce slogan comme un étendard ? N’en déplaise à certain(e)s, la révolution sexuelle de mai 1968 est passée par là, oui ou non ? « On ne naît pas femme, on le devient », une phrase qui marquera des générations du sexe « faible » ou du deuxième sexe (si tant est qu’il y en est un premier), notre castor national doit se retourner dans sa tombe d’entendre encore en 2008 les femmes de France scander ces paroles ! A l’époque du Rabit de « Sex and the City », un mariage est annulé pour tromperie sur la marchandise : la jeune épouse n’était pas vierge, damned !!!! Qui danse aujourd’hui sur les ruines de la libération de la femme ? Et comment on sait que le promis lui, il n’avait pas trempé son biscuit ? D’où les caractéristiques anatomiques devraient elles réduirent un sexe à ces extrémités ? il n’a pas de capsule là-dessus !

Non mais c’est quoi ce bin’s !!! Il est où le respect de l’intégrité physique de l’être humain, du droit de disposer de son corps et en l’occurrence de son hymen !!! Alors je condamne le Tribunal de Lille d’avoir tranché cette affaire comme suit. Même si, et c’est l’interprétation que je fais de notre droit, l’appréciation de la « qualité essentielle de la personne » doit être faite par le juge au risque sinon de voir des mariages annulés à tout de bout de champs pour un oui ou un non, surtout en fonction des appréciations des époux eux-mêmes. le juge doit dire quelles qualités sont réellement essentielles et lesquelles ne le sont pas, mais alors en fonction de quels critères ?

La nullité du mariage est prévue par la loi française, à l'article 180 du code civil. Selon les termes du deuxième alinéa « S'il y a eu erreur dans la personne ou sur des qualités essentielles de la personne, l'autre époux peut demander la nullité du mariage ».

Certes, la jeune épouse avait connu le loup avant le mariage… Voici alors ce que l’arrêt déclame :

« Estimant dans ces conditions que la vie matrimoniale a commencé par un mensonge lequel est contraire à la confiance réciproque entre époux pourtant essentielle dans le cadre de l'union conjugale, il demande l'annulation du mariage.

Attendu (..) qu'il importe de rappeler que l'erreur sur les qualités essentielles du conjoint suppose non seulement de démontrer que le demandeur a conclu le mariage sous l'empire d'une erreur objective mais également qu'une telle erreur était déterminante de son consentement. » 

Le tribunal n’aurait-il retenu que l'existence d'un mensonge qui à lui seul était à l'origine de l'annulation du mariage ? Je n’en suis pas certaine. Le tribunal a lui même écrit que c'est la virginité qui était la "qualité essentielle" aux yeux du mari. Même si un homme met en avant que la qualité manquante chez la femme qu'il a épousée est la sincérité parce qu'elle lui a menti, il faudra tout de même vérifier que ce qui a été caché était d'une réelle importance. Ne pas le faire reviendrait à permettre par exemple l'annulation d'un mariage parce qu'une femme aura caché à un homme qui considère sa voiture comme son bien le plus précieux que dix ans auparavant elle a eu un accident ! Si pour cet homme la qualité « non souillée » de sa femme était importante, le juge français doit-il lui donner raison et accéder sa demande ? Je ne le crois pas, au XXIème siècle, le droit devrait s’adapter à la société qu’il encadre et donner la place qu’elle mérite à la lutte de centaines de femmes qui se sont battues pour l’égalité des sexes (au sens anatomique en l’occurrence) !!!

Publié dans Pensées profondes

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